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DiEM25’s position paper on why we supported Macron in the second round – Mediapart

28/04/2017 by

Pour faire opposition à Le Pen, DiEM25 appelle à voter Macron

 Le Mouvement pour la démocratie en Europe DiEM25, mouvement politique pan-européen lancé en 2015 par l’ancien ministre des Finances grec Yanis Varoufakis, appelle à faire barrage à l’extrême droite « en plaçant dans l’urne un bulletin de vote “Emmanuel Macron” ». Tout en ajoutant que « cela n’est en aucun cas une adhésion au projet proposé par le candidat d’En marche! ».

L’élection présidentielle française et les élections législatives qui la suivront auront de profondes répercussions sur l’avenir de l’Europe et de ses institutions. C’est pour cette raison que de nombreux citoyens européens y prêtent une attention particulière et que les membres du mouvement pan-européen Démocratie en Europe DiEM25 ont débattu et décidé de quelle devait être la position du mouvement dans le cadre de ces élections. Dans une tribune publiée en février dans la journal Le Monde, nous avions appelé les candidats que nous considérions représenter une gauche progressiste, Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot, à faire converger leurs programmes et à s’unir pour s’assurer que l’un d’eux puisse être présent au second tour. Cette union ne s’étant pas concrétisée, les membres de DiEM25 ont majoritairement décidé d’appeler les électeurs à voter au premier tour pour un candidat autre que Marine Le Pen et François Fillon, sans soutenir un candidat en particulier.

Le premier tour ayant eu pour résultat de qualifier Emmanuel Macron et Marine Le Pen pour le second tour, DiEM25 appelle les électeurs qui sont proches de ses valeurs et qui ont voté pour les candidats de la gauche progressiste anti-austérité, à tout faire pour éviter une victoire de Marine Le Pen (Front National), candidate de l’extrême droite xénophobe et anti-démocratique, membre éminent de l’Internationale Nationaliste que nous combattons partout.

Nous sommes conscients des dangers que représente le programme d’Emmanuel Macron pour les équilibres sociaux, et nous sommes en profond désaccord avec son projet pour l’Europe et la zone euro, qui ne fera que prolonger en l’aggravant la situation désastreuse de l’Union Européenne. Cependant, ses politiques pourront être combattues démocratiquement dans le cadre des institutions et par les luttes collectives.

Nous pouvons comprendre les réticences exprimées par ceux qui, face au choix entre un candidat néo-libéral et l’extrême droite, ont du mal à envisager de voter pour le premier. Mais Le Front National représente un tout autre danger, car il nourrit un projet antidémocratique et de régression sociale qui place l’inégalité entre les hommes au cœur de son programme. Sa présence au pouvoir représenterait, via nombre de ses électeurs et sympathisants, une menace immédiate pour nombre de concitoyens, en premier lieu ceux qui ne seraient pas considérés comme “français de souche”. Les politiques discriminatoires de Marine Le Pen porteraient gravement préjudice à la coexistence entre cultures différentes dans notre pays et remettraient en cause des droits acquis au prix de longues années de luttes, tels que les droits des femmes, des LGTB, le droit d’association et la liberté d’expression. Il suffit de lire attentivement les 144 engagements présidentiels de la candidate du FN pour se rendre compte de la menace que sa victoire représenterait pour la démocratie dans notre pays.

De plus, le Front National saurait utiliser sans restriction les pouvoirs très étendus que la Vème République confère au Président et à l’exécutif, particulièrement dans le cadre de l’état d’urgence qui serait utilisé d’une manière plus brutale et plus systématique qu’il l’a été jusqu’à présent. Et il n’est pas exclu qu’à l’occasion d’une situation de tension grave (un attentat de grande ampleur, par exemple), une présidente Front National s’octroie les pouvoirs exceptionnels prévus par l’article 16 de la Constitution, avec des conséquences catastrophiques pour les libertés publiques et individuelles. Aussi nous appelons à exprimer notre opposition catégorique à l’extrême droite en plaçant dans l’urne un bulletin de vote “Emmanuel Macron”. Cela n’est en aucun cas une adhésion au projet proposé par le candidat d’En marche!, et nous resterons vigilants et mobilisés pour nous opposer aux politiques régressives qu’il voudra mettre en œuvre.

Avec le résultat du premier tour de l’élection présidentielle, les élections législatives deviennent un enjeu crucial. Dans la mesure où aucun des deux candidats du second tour n’est assuré de disposer d’une majorité absolue à l’Assemblée, la composition du parlement sera déterminante pour la définition des politiques que la France adoptera dans les prochaines années, ainsi que pour le rôle que le pays jouera sur la scène européenne. Dans cette perspective, il est indispensable que puisse se constituer un groupe parlementaire progressiste, écologiste, humaniste et anti-austérité fort, soit pour peser sur les politiques proposées dans le cadre d’éventuelles alliances, soit pour combattre efficacement les projets régressifs d’un président néo-libéral ou d’extrême-droite. C’est pourquoi DiEM25 appelle les partis et mouvements qui soutiennent les candidats progressistes à mettre en place des candidatures d’union dans toutes les circonscriptions, et demande aux membres et sympathisants de DiEM25, et les électeurs ayant voté pour des candidats progressistes, à se mobiliser pour que ces unions se concrétisent.

Cette campagne présidentielle a permis de mettre en évidence le grand nombre de citoyens français qui se sont exprimés en soutien des candidats progressistes anti-austérité. De même, l’extraordinaire vitalité des initiatives citoyennes, tant au niveau local que national, et la richesse de la société civile française constituent une force avec un potentiel de transformation sociale considérable, mais qui n’a pas de traduction politique unifiée. Au-delà des élections législatives, il est indispensable que ces forces progressistes se fédèrent et se coordonnent dans des initiatives et actions communes. Fort de son réseau de membres de multiples pays et de son projet progressiste paneuropéen, le mouvement Démocratie en Europe DiEM25 se propose d’accompagner cette dynamique et de l’aider à développer une véritable dimension européenne.

Le site du Mouvement Démocratie en Europe DiEM25 France est ici. Et leur page Facebook .

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